La dépigmentation de la peau, un marché de 15 milliards de dollars

L’hydroquinone et la cortisone une pratique dangereuse pour la dépigmentation de la peau
Le complexe de la peau noire, la médiatisation du modèle blanc, de plus en plus de femmes et d’hommes à la peau noire veulent à tout prix une dépigmentation de la peau.
Le phénomène prend de plus en plus d’ampleur dans la communauté noire où le mot d’ordre est aujourd’hui une peau plus claire. Pourtant derrière ces pratiques pour la dépigmentation de la peau qui prétendent offrir ce qu’ils n’ont jamais se cachent des vices qui peuvent être fatals, aussi bien pour la santé, mais aussi pour l’intégration à la vie sociale. En effet, derrière ces crèmes que les « tchoko », ou vendeurs de produits éclaircissant proposent, se trouvent des produits qui présentent un risque important.
Ces crèmes éclaircissantes renferment des produits toxiques comme la cortisone ou encore l’hydroquinone, qui sont cependant excellents dans la dépigmentation de la peau. Pourtant, l’utilisation de ce dernier a déjà été interdite dans les pays de l’Europe depuis 2001. A leur risque et péril, ces personnes tentent le tout pour le tout est s’expose à des dangers importants. D’après le docteur Antoine Petit, qui travaille au sein de l’hôpital de Saint-Louis à Paris et qui dirige aujourd’hui la section dermatologie spécialisée qui prend en charge le traitement des peaux sombres, les conséquences peuvent aller bien plus loin qu’une marque indélébile au niveau de la peau.
Il souligne dans ces propos « ils sont soumis à un certain nombre de complications comme une tendance à faire plus d’infections, une tendance à faire plus d’hypertension artérielle, le diabète, plus de problèmes oculaires comme la cataracte ou le glaucome lorsqu’on met la cortisone sur le visage et que ça passe à travers la peau ». Mais les effets vont plus loin lorsque la dépigmentation de la peau avec la cortisone a déjà duré plus de 2 mois, notamment dans le sang. Toujours d’après le Dr Antoine le Petit, l’arrêt brusque de l’application de la cortisone peut provoquer une carence. Vu que le corps en fabrique, mais qu’il a eu l’habitude d’en avoir de l’extérieur, un arrêt spontané provoque une insuffisance surrénalienne, qui est une maladie très grave.
Pourtant le résultat ne répond pas souvent aux attentes, car soit il y a une hyperpigmentation soit une insuffisance excessive de la pigmentation. Le Dr Antoine le Petit souligne également une atrophie de la peau. L’enjeu est ainsi énorme dans cette course à la dépigmentation de la peau. L’origine de ce phénomène va plus loin. Il s’agit du problème d’identité. Aujourd’hui, une peau blanche est une contribution à la réussite au niveau social. Pap Ndiaye, Historien de la condition noire EHESS Paris confirme cette idéologie liée à la peau claire « derrière ce blanchiment il y a des questions de fond qui sont liées à la hiérarchie, au processus de domination, au fait que le monde blanc a imposé des normes économiques et politiques, mais aussi esthétiques, des normes d’apparence ».