Réflexion sur l’ évolution du processus démocratique en Afrique (1/2)

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Ce post a pour but de revenir sur l’évolution du processus démocratique en Afrique en revenant sur certaines particularités propre à son dessein.

La démocratie et l’armée font-ils bon ménage ? La concurrence pour le pouvoir d’état en Afrique noire s’est souvent exprimée dans une configuration guerrière. Il importe donc en Afrique d’accorder une attention particulière aux manœuvres coercitives dont l’objectif est d’imposer sa volonté politique « aux autres ». Pendant des années, la généralisation des mouvements armés lors d’élections en Afrique en ont fait des organisations politiques presque normales.

Dans la plupart des pays ayant connu un processus de décolonisation armée tels que le Zimbabwe, la Guinée Bissau ou l’Angola, les formations politiques étaient à la fois des organisations partisanes et des mouvements armés. Dans certains pays, on n’est dans l’incapacité d’opposer partis politiques et mouvements armés. Les exemples du Congo, de la Côte d’ivoire ou du Soudan montrent qu’un parti politique peut-être jumelé d’une milice. Une fois la guerre éclatée, elle est d’une violence inouïe et d’une inhumanité inqualifiable.

Le rôle de l’ethnie : les identifications ethniques ou territoriales prennent également sens dans ce contexte guerrier bien que parfois fondés sur l’instrumentalisation politique. En Afrique Noire, l’Etat a souvent précédé la nation et l’idée de citoyenneté est parfois embryonnaire face à la domination des liens ethniques, communautaires et claniques. Les réseaux personnels des dirigeants politiques ont longtemps emporté sur la création de la nation dans ce quelle a de galvanisant pour un citoyen lambda. Conflits militaires et clivage ethnique sont parfois en interaction dynamique.

Les coups d’états et le refus de la concurrence politique

Tout ceci explique en grande partie la permanence du recours à la guerre dans beaucoup de pays de l’Afrique subsaharienne. Il découle donc parfois une confusion entre mouvement armé et Etat. Dans ces dispositions, le coup d’état constitue souvent la seule modalité d’exercice et de transformation de la domination politique. Depuis 40 ans, la succession de coups d’états militaires a été un trait dominant de la vie politique des Etats Africains. Le Burkina Faso, Sierra Leone, le Ghana… On a enregistre pas moins de 52 coups d’états réussi entre 1960-1982 dans 45 états indépendants. Le coup d’état demeurait jusqu’à il y a encore quelques années une règle du jeu politique dans beaucoup de pays africains.

Le refus de la concurrence politique toujours présentée comme temporaire et qui aurait pour dessein de mettre fin à la corruption et de sauver le pays du cataclysme politico-social. Il s’agit donc de dictature au sens ou la domination politique des militaires et fondée sur l’apologie de la violence physique par l’armée. La concurrence politique est utopique dans le sens ou le régime militaire s’est parfois transformé en régime de parti unique comme par exemple le Zaïre de Mobutu. Mais aussi parce que la consolidation du monopole du parti unique passe souvent par l’utilisation de la force. L’opposition est réduite à la clandestinité et combattue comme on a pu le constater dans les régimes militaires du Ghana, Nigeria, Burkina Faso Togo ou Zaïre.

Les régimes autoritaires ont constamment était aux prises avec une opposition clandestine. Toute critique du régime était considérée comme une atteinte à la sureté de l’Etat et une sédition potentielle. L’effet apparenté est de repousser aux frontières la répression de l’opposition en exil avec parfois le soutien des Etats qui accueille les opposants dans le cadre d’un soutien à visée géostratégiques. Plusieurs soulèvements s’enracinent dans les zones frontalières des pays voisins que ce soit le Kivu en RDC ou le Darfour à la frontière du Tchad.

Le régime de parti unique a donc constitué un modèle politique majoritaire en Afrique jusque dans les années 90. En 89, 34 Etats africains sur 52 avaient un régime de parti unique. L’opposition politique était perçue comme un danger menaçant l’effort de développement et la construction de l’unité national. Dans cet optique, l’état n’est pas bienveillant et au service de l’intérêt général.
A cela on ajoute, l’intervention en coulisse des puissances coloniales qui pendant 40 ans ont fait et défait certains régimes politiques.

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Les aventures de la démocratie en Afrique

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