Une brève histoire des esclaves marrons (1/2)

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La fuite ou marronnage fut un mode de résistance que les esclaves noirs adoptèrent très tôt non seulement dans toutes les Antilles et dans les Guyanes (incluant le Surinam), mais aussi dans l’océan Indien (La Réunion, île Maurice et île Rodrigues), ainsi que dans toutes les colonies esclavagistes.

En réalité, les planteurs et les négriers ont constamment eu à faire face à ce problème des Noirs marrons, peu importe les colonies, qu’elles soient françaises, britanniques, portugaises, hollandaises, etc. Le marronnage était bien entendu puni par le Code Noir et ce dernier réservait des supplices ignobles aux Noirs Marrons capturés par les chasseurs de Marrons. Frederick Douglass le relate dans sou ouvrage « La vie de Frederick Douglass, esclave américain, écrite par lui même ».

Aux Antilles, ceux qui étaient rattrapés étaient châtiés par mutilation : leur tendon d’achille était sectionné afin qu’ils ne puissent plus courir. A la Réunion, ils étaient parfois tués lors de la chasse. Le chasseur ramenait alors au maître une oreille et une main du fuyard en guise de preuve de la réussite de sa chasse, le corps entier ne pouvant être transporté par un homme seul le long de sentiers escarpés. Ces prises étaient parfois exhibées à l’entrée des plantations pour dissuader d’éventuels nouveaux fuyards.

Statut du marron inconnu à Port-Au-Prince, Haïti

Statut du marron inconnu à Port-Au-Prince, Haïti

Le mot marron vient de l’espagnol cimarrón et signifie «s’échapper, fuir»; il désignait d’abord les animaux domestiques qui devenaient sauvages. En français, le mot s’étendit d’abord aux Blancs engagés qui fuyaient leurs mauvaises conditions de travail. Il a fini par désigner également les «esclaves fugitifs». À Port-au-Prince, la statue du Marron Inconnu (muni de la machette et de la conque marine) en face du palais national, glorifie la figure populaire de la révolte permanente contre l’esclavage en Haïti. Le Nègre marron incarne la résistance à la dynamique de brouillage ontologique que contient l’esclavage. Il représente également la figure historique d’identification, notamment dans les œuvres romanesques d’Edouard Glissant et de Raphaël Confiant. En revanche, en Jamaïque, au Surinam et en Guyane, l’image du Nègre marron suscite des réactions inégales, mitigées, voire parfois hostiles. Dans ces trois pays en question, des communautés marronnes ont sauvegardé leur autonomie grâce à des traités.

Juste
avant
 
marronnage; nègres marrons; saramaca; esclavage;

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