L’un a réalisé “Donoma” avec 150 euros, l’autre a mis neuf ans pour sortir “Rengaine” et enfin le dernier fignole le film « Le Gang des Antillais ». Ce qui unit, Rachid Djaïdani, Djinn Carrenard et Jean Claude Barny? Une détermination et un talent qui transpire la punchline mélangée à une sincérité puissante et nerveuse. Portrait de « trois cinéastes à l’arraché ».
Jean Claude Barny est arrivé à Paris dans les seventies, il avait 6 ans. Ses parents comme beaucoup de Domiens sont arrivés avec le Bumidom. Il grandit à Argenteuil. En 1994, il se lance dans la réalisation de ses deux premiers courts métrages, « Putain de Porte », dans lequel de futurs acteurs de renommée internationale sont réunis : Said Taghmaoui, Benoît Magimel, Vincent Cassel, ou Léa Drucker. Il a dirigé le casting de La Haine pour Kassovitz. Lorsqu’il termine son dernier court-métrage, « Le Contrat », un film dénonçant les préjugés en France, il a déjà accumulé de nombreux prix et récompenses dans plusieurs festivals. Il crée rapidement sa première boîte de production, Kalibre, avec laquelle il produit le premier clip d’Abd Al Malik : « Je viens des quartiers ». Avec sa boîte de production, il a travaillé avec Kassav, Doc Gyneco ou Tonton David. Il réalisera son 1er long métrage, « Neg Marron » en 2004 avec Stomy Bugsy et Admiral T. En 2007, Elizabeth Arnac le contact pour réaliser une série sur France 2 « Tropique Amer ». Il s’agit d’une série de 6 épisodes sur la négritude et l’esclavage au Antilles. Puis arrive à mon sens son futur « big » film « Le Gang des Antillais-Le mur du silence » que j’attends avec impatience. Jean Claude Barny définit clairement son cinéma comme un cinéma avec une identité caribéenne à part entière, à mi-chemin entre le cinéma européen et le cinéma américain. Un cinéma conscient, profond, destiné au grand public. Un flingue pour se faire entendre, un stylo pour se faire comprendre. Voilà ce que le film expose, le parcours identitaire de quatre jeunes antillais, arrivés en métropole dans les années 70. Ce film est librement inspiré du livre autobiographique «Le Gang des Antillais» de Loic Lery. Un authentique « thriller nègre », un film de genre dans la veine du cinéma afro-américain, avec des héros contemporains. La sortie est prévue fin 2013.
Casting du Gang des Antillais
Djinn Carrenard est né en Haïti en 1981, parti au Togo en 1992, arrivé en France en 1993, naturalisé la même année. Il a vécu à La Poterie Cap d’Antifer avant de se barrer en Guyane à Saint-Laurent du Maroni, ou il a eu son bac brillamment avec 10,0 tout pile (cf: Un peu moins vif qu’Usain). De retour à Paris, il use « son froc » sur les bancs de la Sorbonne en philosophie avant de se lancer dans une auto-formation au montage, tournage et tutti quanti, ou il dit avoir tout appris sur le Forum du Repaire. Il a fait ses premiers courts métrages en 2004 et il décide de faire son premier long métrage en 2008 (Domona). Carrenard a su qu’il voulait faire du cinéma en lisant un livre sur Spike Lee. Djinn Carrenard filme la banlieue de façon « intime » et « très nombriliste » (huis-clos, trajets, errances, squats chez des amis). Parce qu’elle est comme l’une de ses « identités », avec tout ce qu’il y a de compliqué et d’aimé. Il fonde le collectif Diaph1kat avec Aïssatou Baldé en 2004 : dans le cadre de cette structure, il tourne des courts métrages, des clips vidéo, ainsi qu’un documentaire sur les foyers de migrants maliens. En novembre 2011 : « Donoma », de Djinn Carrenard, crée la surprise.
Teaser de Donoma
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