Dear White People bientôt au cinéma ! L’ovni cinématographique qui fait fureur aux Etats-Unis sort dans les salles françaises le 25 mars prochain. En décrivant le quotidien de la minorité afro sur les campus américain, le film à petit budget exprime le malaise persistant de la jeunesse noire face à un environnement blanc.
«Chers Blancs, le minimum d’amis noirs requis pour ne pas paraître raciste est maintenant passé … à deux». Provocatrice, cette phrase est la première du film. Avec elle, le réalisateur Justin Simien pose les bases de son propos. Blancs, Noirs, paraître et racisme, voilà les maîtres mots de son premier long-métrage. Au travers du quotidien de quatre protagonistes, Justin Simien nous fait rentrer dans la peau des «2%» d’étudiants noirs sur le campus blanc d’une université. Alors, «Racisme intentionnel» ou «accidentel» ? Peu importe, le fait est que l’hostilité est bien présente. Pour le réalisateur, l’intérêt était de mettre en exergue, toutes ces petites actions, qui divisent le peuple américain et discriminent la communauté afro.
Attention, Dear white People n’est pas un film larmoyant sur la quête de reconnaissance d’une population noire-américaine délaissée et vivant dans les ghettos. Loin de là. Justin Simien a laissé de côté les clichés sur la culture urbaine, les périphéries et la pauvreté des minorités. Le réalisateur prend le contrepied de cette vision manichéenne qui consiste à assimiler les Afro-américains au cocktail misère-délinquance-drogue-violence. Les protagonistes, tous étudiants dans la très coûteuse et prestigieuse université Winchester, sont des favorisés. Eduqués. On est loin du gangsta rap, des dealers et des baggys. La musique classique, les références cinématographiques, des costumes représentatifs de différents mouvements culturels … tout est fait pour ouvrir les yeux du spectateur : dans ce cadre de richesse intellectuelle le racisme est tout aussi présent. La stigmatisation n’a pas lieue que pour les plus défavorisés.
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Sam «l’activiste», Lionel «le candide», Coco «la bimbo» et Troy «le BCBG». Les quatre personnages principaux, subissent également les clichés sur la culture afro : leurs cheveux fascinent, l’image de peuple violent leur colle à la peau…Comme si toute une frange de la population ne s’apercevait toujours pas que les noirs étaient sortis des ghettos depuis longtemps.
«Dear White People» ou «Chers Blancs». Le titre pourrait en effrayer plus d’un. Il ne faut pas. Le film n’est en rien une critique ad hominem à destination de la communauté blanche. Avec humour Justin Simien explique le quotidien et le positionnement des Noirs-américains. De l’intégration par la soumission au militantisme extrême, il n’a pas oublié de se moquer de sa communauté.
Avec ce film d’auteur, le jeune cinéaste de 31 ans espère bien s’inscrire dans la lignée des grands de sa communauté comme Spike Lee ou Robert Townsend. Il souhaite ouvrir la porte à une nouvelle vague de cinéma : «On devrait voir des gens de couleurs et des minorités dans tous nos films. Le cinéma d’auteur est en grande majorité représenté et fait par des Blancs, et j’ignore pourquoi. Cela ne représente pas les Etats-Unis ni le goût des Américains».
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